instrumentum
B u l l e t i n d u G ro u p e d e t r av a i l e u ro p é e n s u r l ’ a r t i s a n a t e t l e s
productions manufacturées de l’Antiquité à l’époque moderne
Changement/
Change !
Abonnement, commandes de bulletin(s) / Subscription, bulletins ordering :
Nicole NADEAU instrumentum@free.fr
Rédaction du bulletin / editorial staff of the bulletin :
Isabelle BERTRAND musees.chauvigny@alienor.org
Instrumentum / Musées de Chauvigny 3, rue Saint-Pierre B.P. 90064 F-86300 CHAUVIGNY
Sommaire
Bibliographie
Instrumentum 40
p. 2 –
Articles/Notes
p. 13 – A decorated Pinctada margaritifera
shell from ancient Thessaloniki, Greece
p. 15 – Una fibula a cerniera con
decorazione figurata da Gropello Cairoli
(PV)
p. 17 – Les manches de substitution des
simpulums de type Aislingen
p. 20 – Les fibules géométriques du Ier s. :
des fibules scutiformes ?
p. 32 – Un canif en os découvert dans la
villa de la gare, au Quiou (Côtes-d’Armor)
p. 33 – Textilproduktion im römischen
Österreich
p. 36 – Un nouvel exemple d’amulettependeloque dite “en forme de massue”,
la découverte de Seclin (Nord)
p. 40 – Les agrafes à double crochet :
relecture du hiatus chronologique des XIIeXIIIe s. à partir d’exemplaires méridionaux
Comptes rendus
d’ouvrages/Book Reviews
p. 5 – Römische Textilien in Noricum und
Westpannonien im Kontext der
archäologischen Gewebefunde 2000 v. Chr. 500 n. Chr. in Österreich
p. 23 – Une nouvelle série de plombs inscrits p. 22 – Ausgewählte Typologien
provinzialrömischer Kleinfunde. Eine
antiques : Noyon “La Mare aux Canards”
theoretische und praktische Einführung
(Oise)
p. 25 – Du brai de bouleau sur des éléments
de charnière gallo-romains à Fréjus (Var,
France)
p. 28 – Découverte d’une authepsa à Die
(Drôme)
Éditorial
Ces dernières années ont vu la mise à l’honneur, à
travers différentes manifestations, du thème des cultes
et lieux de culte dans les Provinces romaines.
Nous pouvons citer, sans prétendre à l’exhaustivité
et pour les seules organisations françaises, quelques
colloques ou journées d’études :
. 18-19 septembre 2009 : Étudier les lieux de culte de
Gaule romaine, publié en 2012, O. de Cazanove, P. Méniel
(dir.), Archéologie et Histoire romaine, 24, éd. M. Mergoil ;
. 27-28 mars 2012 : La fin des dieux. Les lieux de culte
du polythéisme dans la pratique religieuse du IIIe au Ve s.
ap. J.-C. (Gaules et Provinces occidentales). HALMA-IPEL,
UMR 8164, Université de Lille 3, W. van Andringa (dir.) ;
. 15 mars 2014 : Espaces artisanaux, lieux de culte dans
l’Antiquité. SFAC, Paris ;
. 16-17 octobre 2014 : Présence des divinités et des cultes
dans les villes et les agglomérations secondaires de la Gaule
romaine et des régions voisines (Ier av. n. è. - IVe de n. è.).
Université de Limoges.
La SFECAG tiendra par ailleurs son congrès annuel
2015 sur le thème de la céramique dans les lieux de
culte (14-17 mai 2015, Nyon-CH) et les Écoles françaises de Rome et d’Athènes organisent un colloque à
n° 40 déc. 2014
Colloques/Colloquiums
p. 6 – Silent Participants II. The Uses of
Terracotta Figurines in Non-Official Ritual
p. 11 – Roman Finds Group with the CIAS,
Newcastle University (GB)
p. 12 – La culture matérielle : un objet en
question. Anthropologie, archéologie et
histoire
p. 43 – Mobiliers et sanctuaires dans les
provinces romaines occidentales (fin Ier s. av. Ve s. ap. J.-C.)
Expositions/Exhibitions
p. 19 – Un dernier verre ? Archéologie d’une
matière
p. 44 – Vivre avec les dieux
Diplômes universitaires
p. 16 et 42 –
Projet/Project
p. 44 – “Madera, Hueso, Marfil, Asta,
Concha: ¿artesanías marginales o
marginadas?”
Rome du 17 au 20 juin prochain : Quand naissent les
dieux : fondation des sanctuaires antiques. Motivations,
agents, lieux.
Des expositions ont également été récemment
inaugurées : “Dieux Merci ! Sanctuaires, Dévots et Offrandes
en Gaule romaine”, au Musée d’Argentomagus (du 27 juin
au 7 décembre 2014) ; “Vivre avec les dieux. Autour du
sanctuaire gallo-romain du Gué-de-Sciaux (Antigny)” au
Musée de Chauvigny (jusqu’au 20 décembre 2015) ; et
une exposition itinérante émanant du PCR “Autour des
Voconces” qui, entre 2014 et 2015, se succèdera dans dix
musées partenaires des régions PACA et Rhône-Alpes.
L’association Instrumentum propose pour sa
part un colloque international intitulé “Mobiliers
et sanctuaires dans les Provinces romaines
occidentales (fin Ier s. av. - Ve s. ap. J.-C.). La place
des productions manufacturées dans les espaces
sacrés et dans les pratiques religieuses”, qui se
tiendra au Mans du 3 au 5 juin 2015. Il a pour objectif
de suivre et répondre, par le biais des mobiliers archéologiques, à l’actualité de la recherche scientifique sur les
lieux de culte dans le monde romain. Le choix de la Ville
du Mans a été motivé par le renouveau et l’enrichissement des connaissances en ce domaine apportés par les
fouilles préventives et programmées récentes menées
en Pays de Loire et plus particulièrement en Sarthe et
en Mayenne (sanctuaires des “Quinconces des Jacobins”
au Mans, du “Chapeau” à Neuville-sur-Sarthe, de “la
Grillère” à Saint-Denis-du-Maine).
Instrumentum
p. 43 – Organigramme p. 44 – Comité de
lecture
Les communications, déjà annoncées à l’échelle
européenne (Italie, Espagne, Afrique du Nord, Suisse,
Belgique et France) apporteront des informations
multiples, depuis les outils méthodologiques nécessaires
à l’étude des objets liés aux cultes et lieux de culte, aux
résultats des recherches menées sur des cas concrets.
Les découvertes récentes de l’inter-région GrandOuest permettront de plus d’organiser une session qui
sera consacrée à la présentation des mobiliers de ces
sites et à une amorce de synthèse scientifique régionale.
Des actes seront publiés dans les monographies
Instrumentum.
Une exposition temporaire est mise en place au
musée archéologique Carré Plantagenêt de la Ville du
Mans du 21 mars au 21 septembre 2015, afin de servir
de support visuel au colloque et de présenter au public
comme aux chercheurs les résultats les plus marquants
de ces campagnes de fouilles. Elle permettra également
de présenter à nouveau les sites plus anciens fouillés,
les problématiques et questionnements soulevés autour
du monde des croyances dans l’Antiquité
et du rôle politique et social des
lieux de culte dans la structuration de la société galloromaine.
Stéphanie RAUX
VP Instrumentum France
stephanie.raux@inrap.fr
Feugère 2009 : M. Feugère, Militaria, objets en os et
en métal. In : C. Goudineau, D. Brentchaloff (dir.), Le
camp de la flotte d’Agrippa à Fréjus - Les fouilles du
quartier de Villeneuve, Paris 2009, 107-177.
Fremersdorf 1940 : F. Fremersdorf, Römische
Scharnierbänder aus Bein. FS Hoffiller, Zagreb 1940,
321-337.
Hayek et al. 1990 : E. W. H. Hayek, P. Krenmayr,
H. Lohninger, U. Jordi, W. Moche, F. Sauter, Identification of Archaeological and Recent Wood Tar
Pitches using Gas Chromatography/Mass Spectrometry and Pattern Recognition. Analytical Chemistry,
62, 2 038-2 043.
Kurzweil,Todtenhaupt 1991 :A. Kurzweil, D.Todtenhaupt,
Technologie der Holzteergewinnung. Acta praehistorica et archaeologica 23, 63-91.
Langlois, Regert 2007 : J. Langlois, M. Regert, Identification d’un adhésif présent sur un mors en bronze
décoré de corail, partie d’un harnachement de cheval
découvert dans une tombe à char celte fouillée à Orval
dans la Manche (IVe-IIIe siècle av. J.-C.). Rapport d’étude
n° 12823 non publié, C2RMF.
Langlois et al. 2005 : J. Langlois, A.-S. Le Hô, M. Regert,
Identification du résidu organique conservé dans une
fibule (période Hallstatt) découverte dans une nécropole
fouillée en Basse-Normandie dans le Calvados, à Eterville
au lieu-dit “Le clos des lilas”. Rapport d’étude n° 7406
non publié, C2RMF.
Mac Gregor 1985 : A. Mac Gregor, Bone, Antler, Ivory
and Horn. The Technology of Skeletal Materials since the
roman Period. Croom Helm, London & Sydney, Barnes
& Noble Books, Totowa, New Jersey, 1985, 245 p.
Rageot et al., en cours de correction : M. Rageot,
K. Pêche-Quilichini, V. Py, J.-J. Filippi, X. Fernandez,
M. Regert, Exploitation of beehive products, plant
exudates and tarsin Corsica during the early Iron
Age. Archaeometry.
Rajewski 1970 : Z. Rajewski, Pech und Teer bei den
Slaven, Zeitschrift für Archäologie 4, 1970, 46-53.
Regert 2004 : M. Regert, Investigating the history
of prehistoric glues by gas chromatography-mass
spectrometry, Journal of separation science 27, 244254.
Regert, Mirabaud 2014 : M. Regert, S. Mirabaud,
Substances naturelles exploitées sur les sites de
Découverte d’une authepsa
à Die (Drôme)
M. Gagnol, C. Ronco
Dans le cadre du réaménagement des abords de
la cathédrale de Die (Drôme), une fouille archéologique a été réalisée place de la République par une
équipe d’archéologues de l’Inrap, durant l’hiver
2012-2013.
Le contexte de la découverte
Die se situe sur un axe de passage privilégié entre
la vallée du Rhône et l’Italie. Cette voie emprunte la
vallée de la Drôme, le col de Cabre pour atteindre
Gap et rejoindre la voie Domitienne reliant l’Espagne
et l’Italie par le bassin de la Durance et le col du
Montgenèvre. La ville, installée en rive droite de la
Drôme sur un coteau au pied du Glandasse, barrière
rocheuse constituant l’extrémité méridionale du
Vercors, appartient au territoire des Voconces qui
s’étend sur une partie des actuels départements de
28
Chalain et Clairvaux : nature et fonction des
matériaux organiques amorphes. In : Entre archéologie et écologie, une Préhistoire de tous les milieux ;
Mélanges offerts à Pierre Pétrequin (textes réunis par
R.-M. Arbogast et A. Greffier-Richard), 2014, 79-91.
Regert et al. 1998 : M. Regert, J.-M. Delacotte,
M. Menu, P. Pétrequin, C. Rolando, Identification of
neolithic hafting adhesives from two lake dwellings at
Chalain (Jura, France), Ancient Biomolecules 2, 1998,
81-96.
Regert et al. 2003 : M. Regert, S.Vacher, C. Moulherat,
O. Decavallas, Adhesive production and pottery
function during the Iron Age at the site of Grand
Aunay (Sarthe, France). Archaeometry 45(1), 2003,
101-120.
Ribechini et al. 2011 : E. Ribechini, M. Bacchiocchi,
T. Deviese, M. P. Colombini, Analytical pyrolysis with
in situ thermally assisted derivatisation, Py(HMDS)GC/MS, for the chemical characterization of archaeological birch bark tar, Journal of Analytical and Applied
Pyrolysis 91, 2011, 219-223.
Rodet-Belarbi, Lemoine 2010 : I. Rodet-Belarbi,
Y. Lemoine, Objets et déchets de l’artisanat de
l’os, du bois de cerf et de l’ivoire à Fréjus (Var), de la
période romaine à l’Antiquité tardive, Revue Archéologique de la Narbonnaise 43, 2010, 369-427.
Sauter et al. 2002 : F. Sauter, A. Graf, C. Hametner,
J. Fröhlich, J.-W. Neugebauer, F. Preinfalk, Studies
in organic archaeometry IV: analysis of an organic
agglutinant used to fix Iron-age clay figurines to their
base, ARKIVOV, i, 2002, 35-39.
Schmid 1968 : E. Schmid, Beindrechsler, Hornschnitzer
und Leimsieder im römischen Augst. Provincialia,
Festschrift für Rudolf Laur-Belart. Schwabe & co
Verlag, Basel/Stuttgart 1968, 185-197.
Stacey 2004 : R. Stacey, Evidence for use of birchbark tar from Iron Age Britain, The newsletter of the
prehistoric society 47, 2004.
Urem-Kotsou et al. 2002 : D. Urem-Kotsou, B. Stern,
C. Heron, K. Kotsakis, Birch bark tar at Neolithic
Makriyalos, Greece. Antiquity 76, 2002, 962-967.
Vanden Berghe, Van Bos 2013 : I. Vanden Berghe,
M. Van Bos, Non destructive and micro destructive
investigation of red and black materials on the
Xanten bone finds. In : P. Jung, Die römischen
Beinbartefakte aus dem Gebiet der Colonia Ulpia Traiana
l’Isère, de la Drôme, des Hautes-Alpes, des Alpesde-Haute-Provence et du Vaucluse. Il comporte, autre
particularité, deux chefs-lieux pour une unique civitas,
Vaison-la-Romaine et Luc-en-Diois qui sera remplacé
par Die. Le nom de Die, Dea Augusta Vocontiorum,
n’apparaît dans l’épigraphie qu’à la fin du Ier s. Son
titre n’est mentionné que vers la fin du IIIe s., sur
un sarcophage d’Arles : col(onia) Dea Aug(usta)
Voc(ontiorum) (C.I.L., XII, 690), alors que Luc-en-Diois
n’est plus qu’une simple station de bord de voie
au IVe s. Le transfert de capitale entre Luc et Die
semble se situer entre la fin du Ier s. et la fin du IIe s. ;
en revanche, l’obtention du titre colonial est postérieure à 245 (Planchon et al. 2010, 113-122). La ville
antique débute sans doute par une station de bord
de voie qui se développe et se monumentalise à la fin
du Ier s. de notre ère, sans présenter de schéma
d’urbanisme défini, jusqu’à atteindre au IIe s. une
superficie de trente-cinq hectares.
Les niveaux antiques, très profonds, n’ont été
que très ponctuellement touchés par le projet
d’aménagement et n’ont donc été abordés que
localement dans une future fosse de plantation
Fig. 1 — L’authepsa lors de sa découverte
(Cl. : C. Ronco, Inrap).
(Xanten), Xantener Berichte Band 26, APX, Verlag
Philipp von Zabern, Darmstadt/Mainz 2013, 5156.
ANNEXES :
Annexe 1 :
détail des conditions d’analyse en spectroscopie
infrarouge à transformée de Fourier (IRTF)
Une petite quantité de substance (< 1 mg, de la taille
d’une tête d’épingle, voire plus petit) est pressée
sur la cellule ATR (attenuated total reflectance) du
spectromètre infrarouge (Perkin Elmer Frontier). Le
spectre est acquis avec un balayage de 8 scans entre
4 000 à 380 cm-1.
Annexe 2 :
détail des conditions analytiques chromatographie
en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de
masse (CPG-SM)
Pour cette technique, les échantillons doivent subir
une préparation chimique spécifique permettant
leur analyse. Les échantillons sont extraits dans du
dichlorométhane de grade HPLC (1 mg/ml), puis
séchés sous un courant d’azote à 40 ° C. L’extrait est
alors dérivé dans un mélange de 50 µl de BSTFA
+ 1 % TMCS, 4µl de pyridine et 1µl de dichlorométhane, pendant 30 min à 70 ° C. Après évaporation à sec sous un courant d’azote à 40 ° C, l’échantillon est repris dans du dichlorométhane à une
concentration de 1 mg/ml.
Les analyses ont ensuite été réalisées sur un appareil
CPG-SM Shimadzu GC2010plus QP2010ultra, le
spectromètre de masse étant équipé d’un analyseur
quadripolaire et d’une source en impact électronique à 70 eV. Un microlitre de solution a été injecté
dans un injecteur split/splitless en mode splitless
porté à 300 ° C dans une colonne DB-5HT de
longueur 15 m avec un diamètre interne de 0,32 mm
et une épaisseur de phase de 0.1µm. Le débit en tête
de colonne a été fixé à 3 ml/min et la programmation en température du four était la suivante :
50 ° C, 1 min – 20 ° C/min – 150 ° C – 4 ° C/min –
350 ° C. Les conditions en spectrométrie de masse
étaient les suivantes : température de la ligne de
transfert de 280 ° C ; température de la source du
spectromètre de masse : 200 ° C ; balayage en masse
en m/z 50-800 en 0,25 s.
d’arbres. De nombreuses découvertes anciennes
permettent d’envisager une riche occupation sur
tout le secteur de la cathédrale. Cette hypothèse
est largement confirmée par la présence désormais
attestée d’un bâtiment qui se met en place dans la
seconde moitié du Ier s. de notre ère et qui est
détruit par un violent incendie vers la fin du IIe s. On
n’en connaît qu’un angle de mur comprenant une
élévation en terre sur un soubassement maçonné.
Le parement sud-ouest est recouvert d’un enduit de
tuileau avec le négatif d’un décor marmoréen. Si la
nature de cet édifice n’est pas connue avec certitude, on s’oriente tout de même plutôt vers un riche
habitat urbain. La qualité de cet ensemble se caractérise avant tout par un important décor peint
retrouvé en partie en élévation, mais aussi effondré
en place. Son style découle du IIIe style pompéien
qualifié de “style à candélabre” et il est daté de la
seconde moitié du Ier s. de notre ère (information :
J. Boislève, Inrap). Le sol de cette pièce est constitué
d’un simple béton lissé. La petite surface dégagée
laisse toutefois penser que la pièce a été abandonnée dans l’état après l’incendie : les peintures
portent des traces de rubéfaction liées à la
combustion du mobilier (coffre ou lit ?) et une
authepsa, associée sans doute à un couvercle en
céramique, a été retrouvée sur le sol, sous les niveaux
de démolition de la toiture et des murs (fig. 1).
L’objet est dans un état de fragmentation et de
corrosion très avancé. Sa restauration est en cours
au CREAM de Vienne et apportera sans doute des
informations supplémentaires.
Reconstitution et description (fig. 2) (1)
Le récipient présente une hauteur totale de 470 mm.
Il est composé de deux compartiments distincts, un
réservoir/déversoir (fig. 2-B) destiné à contenir un
liquide, et en son centre une chambre de chauffe
(fig. 2-A) reposant sur un pied constitué d’un cylindre
de 830 mm de hauteur pour un diamètre de 180 mm.
La chambre de chauffe pouvait être alimentée à
l’aide de charbons de bois incandescents par un
orifice de 50 mm de diamètre s’ouvrant latéralement dans la panse. Le cou est terminé par un bec
verseur. L’anse coulée et décorée est soudée à la
panse par un mélange de plomb et d’étain. Elle est
ornée d’une série de cannelures verticales et se
termine par un décor représentant un chien allongé,
le museau posé sur les pattes avant.
Le réservoir est fabriqué d’une seule pièce à paroi
très fine (2 mm) et comporte une panse d’environ
430 mm de hauteur et un diamètre maximum de
310 mm.
L’extrémité haute de la chambre de chauffe est
soudée à la panse au niveau de l’orifice latéral et à la
base sur le socle. L’ouverture basse est obstruée par
une demi-sphère aplatie en alliage cuivreux perforée
d’un trou central de 35 mm de diamètre. Elle est
maintenue par deux tiges en fer transversales
croisées (5 mm de section) perforant le socle de
l’authepsa (fig. 2-C). Cette demi-sphère est destinée
à retenir les charbons et laisser s’écouler les
cendres. Le socle de l’authepsa comporte également
deux petites ouvertures carrées, de 8 mm de côté,
probablement utilisées comme évents pour faciliter
la circulation d’air et la combustion.
Lors de sa découverte (fig. 1), l’objet reposait sur
le sol à proximité d’un couvercle à collerette en
céramique kaolinitique (KAOL E6). En raison de ses
dimensions et de sa forme, il est possible d’envisager
une utilisation de cette céramique comme support
de l’authepsa (fig. 3) et réceptacle pour les cendres,
évitant ainsi le contact direct de celles-ci avec le
meuble ou le sol.
0
5
10 cm
Fig. 3 — Hypothèse d’utilisation de la céramique comme
support de l’authepsa (Dessin et DAO : P. Rigaud, C.Ronco,
Inrap).
Fig. 2 — Proposition de reconstitution de l’authepsa de Die.
(Dessin et DAO : P. Rigaud, Inrap).
B
B
A
C
A
0 1
5
10 cm
C
29
Fig. 4 — “La grande dame à sa toilette”, mosaïque de Sidi Ghrib (Tunisie) (Source : http://www. fabiendany.com).
(2)
vêtements, un panier avec des serviettes, une
vasque, un coffret à bijoux, un miroir, un seau).
Teodora Tomasevic-Buck (2002, 213-232) a entrepris la classification de ces objets selon leur forme et
leur système d’utilisation.
L’objet pouvait aussi être transporté en extérieur,
comme le montre la mosaïque de la villa Tellaro
(fig. 5), près de Noto en Sicile (Italie), datée du IVe s.,
représentant une scène de banquet de chasse. Dans
ces cas, on renonçait au bain usuel et on se limitait
au lavage des mains avec l’eau chauffée sur place
dans l’authepsa.
Typologie et utilisation
Ces récipients en alliage cuivreux ou en argent
destinés à chauffer ou maintenir au chaud un liquide
sont appelés authepsa par les auteurs antiques, du
grec ancien αὐθέψησ, authépsês, de αὐτόσ, autos
(“auto-”) et ἕψω, hépsô (“bouillir”).
L’exemplaire de Die correspond au type A2.1.3,
présentant un récipient en forme de pichet avec bec
verseur et poignée, associé à un socle relativement
élevé. En effet, dans sa typologie, elle distingue
deux formes fondamentales d’authepsae, la forme
“mobile” de type A, et la forme “stationnaire” de
type B. Ce groupe “mobile” peut être divisé en
trois sous-types selon leur forme : de A1 à A3. Un
second numéro s’ajoute ensuite selon le type de
pieds (pied unique 1, pied annulaire 2, socle ou
piédestal 3, composite 4). L’authepsa de type A2 a
une chambre de chauffe oblique, la bouche de
chauffage est généralement dans la moitié supérieure du récipient, à mi-chemin entre le bec verseur
et la poignée. Le socle est muni de trous d’aération.
Le contenu du récipient est versé sans dispositif de
robinet (contrairement à d’autres types d’authepsae),
mais par l’écoulement du bec verseur.
Ces authepsae du type A2 contenaient sans doute
de l’eau et semblent avoir été utilisées avant tout
dans le domaine de la toilette personnelle, comme
l’illustre une mosaïque de la fin du IVe - début du
Ve s., dite de “La grande dame à sa toilette” (fig. 4),
découverte sur le site des thermes de Sidi Ghrib
(40 km au sud-ouest de Carthage, Tunisie). On y
trouve représentés huit des objets jugés nécessaires
pour la toilette (une authepsa, des sandales, des
30
Pour T.Tomasevic-Buck, les traces d’eau à l’intérieur
de ces pichets et les réparations fréquentes du fond
sont la preuve de leur utilisation intensive comme
un “chauffe-eau” (Tomasevic-Buck 2002, 221). Un
passage de Sénèque, dans les Questions naturelles (III,
24), évoque d’ailleurs cette utilisation : “On fabrique
tous les jours des serpentins, des cylindres, des
vases de diverses formes, dans l’intérieur desquels
on ajuste de minces tuyaux de cuivre qui vont en
pente et forment plusieurs contours, et ainsi l’eau,
se repliant plusieurs fois au-dessus du même feu,
parcourt assez d’espace pour s’échauffer au passage.
Elle entre froide, elle sort brûlante”. Des huiles
essentielles ou des herbes aromatiques pouvaient
Fig. 5 — Détail de la mosaïque de la villa Tellaro (Source : I. Sailko).
aussi être ajoutées à l’eau. L’existence d’un couvercle
percé de trous sur l’exemplaire d’Avenches (fig. 7),
ainsi que la présence d’un tube (pipette ?) formée
d’une feuille de bronze enroulée sur elle-même,
engagée dans l’orifice du couvercle de l’exemplaire
de Chartres (fig. 6), peuvent aller dans le sens de ces
pratiques.
Cependant, il n’est pas possible d’exclure que
l’eau chauffée serve également pour la préparation
du vin. En effet, à l’époque romaine, le vin était coupé
d’eau, chaude ou froide selon les goûts (Tchernia,
Brun 1999, 36). Martial dans ses Épigrammes (XIV,
105) décrit l’utilisation mélange eau-vin : “Que l’eau
froide ne manque pas ! Tu en auras à souhait de la
chaude. Mais ne sois point un buveur capricieux et
difficile”.
Deux passages du De Re Coquinaria d’Apicius (I, 1),
daté du IVe s., montrent que la préparation du vinum
conditum paradoxum exigeait “durant la cuisson, d’être
mélangée avec un bâtonnet” et pour sa conservation
“d’y jeter des charbons ardents” (3). Ainsi la présence
d’un couvercle-passoire sur certaines authepsae
pourrait s’expliquer par la nécessité de filtrer le
mélange eau-vin et celle d’une pipette par celle de
tester sa saveur ou de mélanger.
Les autres authepsae de même type
L’exemplaire diois est le deuxième de type A2
connu en France et le sixième dans le monde
romain.
L’authepsa de Chartres (Ollagnier, Joly 1994, 143)
était jusqu’à présent la seule authepsa mise au jour
en France. Elle a été découverte en 1980, au lieu-dit
quartier des Grandes Filles-Dieu, lors d’une fouille
d’un faubourg de la ville antique. Également de
type Tomasevic-Buck A2.1.3, elle présente toutefois
quelques différences avec le modèle diois. La plaque
destinée à retenir les charbons et laisser s’écouler
les cendres est en fer. Le bec verseur est obturé
par un couvercle articulé et perforé en son centre.
Un tube (pipette ?) de 290 mm de long, formé d’une
feuille de bronze enroulée sur elle-même, a été
découvert engagé dans l’orifice du couvercle. Le
socle est percé de quatre ouvertures en forme de
cœur mais également de petits trous circulaires.
L’anse est décorée de personnages stylisés et d’une
tête en relief à sa base. D’une hauteur totale de
320 mm, la capacité de la chambre de chauffe est de
0,72 litre, pour un réservoir de 4,2 litres (fig. 6).
Fig. 7 — Authepsa découverte à Avenches
(Kapeller 2003, Fig. 141 ; Dessin : M. Gerber).
L’authepsa découverte et conservée à Avenches
(Suisse) (fig. 7), est également de type A2.1.3. Elle
mesure 460 mm de hauteur et possède un bec
verseur recouvert d’une petite passoire, un long col
légèrement tronconique, une panse globulaire et
un haut pied annulaire perforé de demi-cercles
outrepassés. L’anse est manquante (Kapeller 2003,
139-140).
Les trois autres authepsae de type A2 ont été mises
au jour à Pompéi (conservée au musée de Mayence)
(Mutz 1972, 170), au Maghreb (conservée au musée
de Stuttgart) et à Szekszárd en Hongrie (National
Museum de Budapest) (Tomasevic-Buck 2002, 217).
Diffusion et datation
Les authepsae de type A “mobiles”, qu’il s’agisse
des objets eux-mêmes ou des représentations sur
des mosaïques ou sur des peintures murales, sont
réparties sur une aire large allant de la péninsule
Ibérique à l’Asie Mineure et de l’Europe centrale
à l’Afrique du Nord. Les sous-types A1 et A2
semblent plus fréquents que le type A3 et
ont une aire de diffusion encore plus
large, couvrant l’Europe, l’Afrique du
Nord et le Proche-Orient (TomasevicBuck 2002, 221-222).
manière large : entre le Ier et le IIIe s. de notre ère. En
ce qui concerne les autres types, ils sont principalement représentés par des récipients italiques, de
type A1 et AV (4) datés du Ier s. ap. J.-C. (en raison de
leur origine pompéienne) tandis que dans les autres
provinces de l’Empire, les datations sont plus
tardives (du IIIe au début du Ve s.).
En ce qui concerne l’exemplaire diois, une
précision peut toutefois être apportée avec le
charbon de bois contenu dans la chambre de
chauffe, daté par radiocarbone entre 130 et 260 ap.
J.-C. Cette fourchette coïncide avec les datations de
la phase d’abandon de la fin du IIe s., fournies par le
mobilier céramique et une monnaie frappée entre
164 et 165.
Le décor de l’anse (fig. 8), en l’état actuel de
restauration et d’étude, n’apporte pas d’éléments
datant plus précis. En effet, cette représentation
d’un chien allongé, le museau posé sur les pattes
avant, est tout aussi bien connue dans le répertoire
des vases pompéiens (Tassinari 1993, 217) que dans
des représentations plus tardives (IIIe-IVe s. ap. J.-C.),
notamment sur les poignées de clés en bronze mises
au jour à Augst (Kaufmann-Heinimann 1994, 123).
Fig. 8 — L’anse de l’authepsa non restaurée
(Cl. : C. Ronco, Inrap).
Pour la Gaule, rappelons
que seules deux authepsae
sont connues à ce jour.
Aucune datation précise ne
peut être avancée pour ce type
d’objet (type A2) puisque seule
l’authepsa de Chartres est datée, de
Fig. 6 — Authepsa découverte à Chartres
(Cl. : D. Joly, Ville de Chartres).
31
Nous n’avons donc qu’un terminus ante quem
du dernier quart du IIe s., mais rien ne permet de
quantifier la durée d’utilisation d’un tel objet.
De toute évidence, les authepsae étaient des
objets rares, comme l’illustre clairement le travail de
R. Mischker (Mischker 1991). Il a recensé 2 158 récipients (issus de 1 455 lieux de découvertes), mis
au jour aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche,
en France et en Espagne, et parmi eux une seule
authepsa. Cette rareté explique sans doute le faible
nombre d’exemplaires connus.
Il s’agissait d’ustensiles de grand luxe dont
certains exemplaires se vendaient à des prix
démesurés si l’on en croit Cicéron (Pro Sextus
Roscius Maerinus, XLVI) : authepsa illa quam tanto
pretio nuper mercatus est ut qui praetereuntes quid
praeco enumeraret audiebant fundum uenire arbitrarentur, “Cette authepsa que ces jours derniers, dans
une vente, il s’est fait adjuger à si haut prix, que les
passants croyaient qu’il s’agissait d’un fonds de
terre”.
Marie Gagnol,
chercheur associé à l’UMR 5138
marie.gagnol@laposte.net
Christine Ronco,
Inrap, chercheur associé à l’UMR 5138
christine.ronco@inrap.fr
Notes :
Bibliographie :
(1) L’authepsa de Die n’étant pas manipulable, le
dessin a été effectué à partir des radios et des
clichés de travail. L’ensemble des mesures sont donc
sujettes à caution et devront être revues plus
précisément après restauration.
Kapeller 2003 : A. Kapeller, La vaisselle en bronze
d’Avenches / Aventicum. Bull. Pro Aventico 45, 2003.
(2) Aucun exemplaire n’a été retrouvé, seules des
sources littéraires attestent leur existence.
Mischker 1991 : R. Mischker, Untersuchungen zu den
römischen Metallgefäßen in Mittel- und Westeuropa
(Europ. Hochschulschriften Reihe XXXVIII, Archäol.
34), Frankfurt, Bern, New York, Paris 1991.
(3) Mellis pondo XV in aeneum uas mittuntur, praemissis
vini sextariis duobus, ut in coctura mellis vinum decoquas.
Quod igni lento et aridis lignis calefactum, commotum
ferula dum coquitur, si effervere coeperit, vini rore
conpescitur, praeter quod subtracto igni in se redit. Cum
perfrixerit, rursus accenditur. Hoc secundo ac tertio fiet,
ac tum demum remotum a foco postridie despumatur.
Tum mittis piperis uncias quattor iam triti, masticis
scripulos III, folii et croci dragmae singulae, datilorum
ossibus torridis quinque, isdemque dactilis vino mollitis,
intercedente prius suffusione vini de suo modo ac
numero, ut tritura lenis habeatur. His omnibus paratis
supermittis vini lenis sextaria XVIII. Carbones perfecto
aderunt.
(4) Ces types regroupent les authepsae à chambres
de chauffe verticales. Elles sont souvent en forme de
situle, de cratère ou de baril et des robinets sont
utilisés pour verser le contenu.
avec la collaboration de Pierre Rigaud
F. Labaune-Jean
traces de bronze
À la fin de l’Antiquité tardive et au cours du haut
Moyen Âge, ces espaces ouverts de cour accueillent
de nombreuses installations légères mais imposantes
avec de nombreuses fosses (silos, extraction, …) et
des foyers, le respect des bâtiments anciens laissant
penser que ces derniers sont toujours occupés à
cette période.
C’est dans le comblement de l’une de ces fossesdépotoirs que la campagne de 2011 a permis de
découvrir un canif en os (fig. 1). Cet élément est
intact avec sa lame encore en place dans la fente du
manche en os ; seule la corrosion du métal a modifié
partiellement l’allure initiale de cette partie de la
pièce. Le couteau en position repliée mesure 10,4 cm
de longueur. Le manche présente une section ovale
32
Mutz 1972 : A. Mutz, Die Kunst des Metalldrehens bei
den Römern: Interpretationen antiker Arbeitsverfahren
auf Grund von Werkspuren, Basel-Stuttgart 1972.
Ollagnier, Joly 1994 : A. Ollagnier, D. Joly, Carte
archéologique de la Gaule 28-L’Eure-et-Loir, Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris 1994.
Planchon et al. 2010 : J. Planchon, M. Bois, P. ConjardRéthoré, Carte archéologique de la Gaule 26-La Drôme,
Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris 2010.
Tassinari 1993 : S. Tassinari, Il vasellame bronzeo di
Pompei, Rome 1993.
Tchernia, Brun 1999 : A. Tchernia, J.-P. Brun, Le vin
romain antique, éd. Glénat, Grenoble 1999.
Tomasevic-Buck 2002 : T. Tomasevic-Buck, Römische
authepsae, auch ein Instrument der ärztlichen
Versorgung? In : Acta of the 13th international Bronze
Congress, held at Cambridge, Massachussetts, May
28-June 1, 1996, Portsmouth 2002.
radiographie qui permettra certainement de mieux
appréhender la forme initiale de la soie et peut-être
le mécanisme de repli.
Un canif en os découvert dans
la villa de la gare, au Quiou
(Côtes-d’Armor)
Depuis 2001, sur le canton d’Évran (Côtesd’Armor), des campagnes de fouille programmée (1)
se déroulent tous les étés sur la villa gallo-romaine
de la gare au Quiou, connue depuis le XIXe s. et
redécouverte par prospection aérienne en 1989
(Arramond et al. 2010) Installée au sein d’un bassin
calcaire (faluns) dont elle dirigeait vraisemblablement l’exploitation, cette installation se démarque
par ses dimensions imposantes et sa longévité
attestée du Ier s. de notre ère à la fin du haut Moyen
Âge. L’établissement comprend une zone d’habitation bordée au sud d’un grand verger et complétée
au nord par un espace thermal de 280 m2 ainsi que
d’une pars rustica reconnue par prospection et
diagnostic sur près de cinq hectares sur les parcelles
situées à l’ouest. Le bâtiment principal de l’habitat
mesure 40 m de large pour 56 m de long avec
trois ailes de pièces encadrant une cour de 600 m2
divisée en deux espaces.
Kaufmann-Heinimann 1994 : A. Kaufmann-Heinimann,
Die römischen Bronzen der Schweiz, V. Neufunde und
Nachträge, verlag Philipp von Zabern, Mainz 1994.
: os
U.S. 8036
: fer
0
10 cm
Le manche est entièrement décoré après l’espace
de la virole laissé lisse avec, simplement, de fines
stries incisées à chaque extrémité de la section
(fig. 2). Le corps présente un motif de losanges
en relief disposés en quinconce sur la longueur du
manche. Cet agencement laisse supposer un
façonnage par sciage superficiel de la surface de l’os
long sélectionné, afin de former un quadrillage en
diagonale et en creux occupant tout le pourtour de la
section centrale. Chacun des petits reliefs en losange
ainsi créés a pu ensuite faire l’objet d’un facettage
plus précis et d’un polissage soigneux. On peut
faire un parallèle entre l’aspect ainsi obtenu et les
protubérances que l’on retrouve sur les bois de
cervidés, que l’artisan a peut-être cherché à imiter
dans cette réalisation (3). Après une petite nervure en
faible relief, l’extrémité, sur une longueur de 2,8 cm,
Fig. 1 — Canif en os de la villa du Quiou
(© F. Labaune, S. Jean, Inrap).
comprise entre 1 et 1,5 cm près de la charnière et
1,5 / 2 cm au maximum. Dans son état actuel (non
restauré), la lame en fer est longue de 8,8 cm pour
une largeur maximale estimée à 2,5 cm.
Au niveau de la partie “virole” (2), en partie
supérieure, opposée à la rainure de rangement de
la lame, l’os présente une petite incision participant
au fonctionnement du mécanisme de rotation.
Toutefois la corrosion qui masque actuellement
cette extrémité du manche ne permet pas de
préciser la disposition de cet agencement. La soie en
fer, malgré la corrosion de surface, permet de définir
une forme de plaque à extrémité effilée en pointe,
à dos arrondi présentant une échancrure à peu
près dans l’axe du début de la “virole”, avec une
diminution de la moitié de la largeur maximale de
la lame. Celle-ci présente vraisemblablement une
section en triangle, pour constituer le tranchant,
toujours en place dans la rainure du manche en os
et donc inaccessible. Cet objet va faire l’objet d’une
Fig. 2 — Vues des différentes faces du canif avant restauration (© F. Labaune, S. Jean, Inrap).